A la recherche d'une disparue retrouvée
Posté : jeu. 11 août 2011 22:52
Ayant entendu parler que Luc Garraud avait retrouvé artemisia insipida dans sa station originelle et qu'elle correspondait en tout point à une armoise trouvée dans les montagnes situées autour des gorges du Verdon en plusieurs points, j'entrepris de la voir à mon tour.
Après avoir glaner quelques infos sur les zones à prospecter, il apparaissait qu' elle n'était pas trop rare au dessus de Saint André des Alpes.
Quelques heures de route plus tard et de marche...me voilà sur place.
Après plusieurs heures de recherche sur ce plateau vallonné pas la moindre trace de cette armoise. La fin de journée approchant, je dus quitter les lieux bredouille et brûler par le soleil. La recherche de plantes rares demande souvent des sacrifices et des fortunes diverses mais là ce n'était pas mon jour et je ne trouvais pas l'inspiration dans cet univers quasi désertique.
Je laissai de côté un moment mon obsession de découverte pour jouir des joies de la baignade. Mais le passionné de plante que je suis, repris vite le dessus et quelques jours plus tard j'y suis retourné avec un nouvelle tactique et surtout tôt le matin. aï ouil ouil mes coups de soleil
Très vite, je localisai une belle population d'une armoise dans une pelouse qui avait été fauchée mais pas la moindre hampe florale. C'était elle, j'en étais sûr et il ne restait plus qu'à la trouver en fleur.
Je pensais avoir fait le plus dur mais j'étais loin du compte. Après avoir prospecter méthodiquement autour de la première station, impossible d'en déceler une deuxième au bout de trois heures. Je commençai donc à me decourager. Ma tactique ne portait pas totalement ses fruits ou la plante était beaucoup plus rare que je ne l'avais imaginé. Pour ne pas perdre de vue l'objectif, je repartis dans une sorte de périgrination aléatoire sans me soucier si je la trouverai en fleur ou non.
L'essentiel était de la trouver et c'était chose faite mais ...
De périgrination en pérignination je me suis donc retrouvé tout en haut de ce massif sans même voir âme qui vive et pratiquement sans voir aucune fleur ouverte. Les pâturages étaient archi-tanés et recouverts d'excréments. Dans ces moment là, vous ne pouvez savoir tout ce qui peut vous passer par la tête... je hais les moutons surtout lorsqu'ils sont sur mon terrain de chasse. On se dit même qu'on ne trouve rien parce qu'ils ont tout mangé. J'ai dit "manger" ce qui me rappelle à la réalité que je ferais bien d'en faire autant. Me voilà donc assis au sommet dans le fumier de mouton, un sandwich à la main comtemplant ce paysage unique et grandiose.
La pause déjeuné fini, je me préparai à redescendre tout doucement et là c'est le déclic! Je ne sais encore pour quelle raison je me suis dirigé vers ce groupe de rochers (peut-être parce que j'avais encore une petite lueur d'espoir) et elle était à mes pieds
. Mes yeux se sont posés dessus comme si je savais qu'elle était là. Enfin!...quel soulagement et je rechargeai mes poumons de cet air lourd rempli d'odeur. Plus qu'à faire les photos... sans commentaire
En partant un petit regard en arrière nostalgique
Et puis c'est la descente, j'avais à peine fait deux cent mètres que je trouvais une autre station puis une autre et ainsi de suite et sans chercher c'est çà le pire.
J'ai donc essayer de comprendre pouquoi je n'en avais pas vu plus tôt et de déterminer le biotope qui leur était favorable. En fait, elle pousse presque toujours dans des vallons ou de petites dépressions mais pas en leur centre ni en leur bord. L'endroit ne doit pas être trop humide ni trop sec (si j'ose m'exprimer ainsi vu le terrain). Sur la photo qui suit et qui clôturera ma ballade, on peut noter des zones plus vertes qui sont composées de brachypodium pinnatum. Artemisia insipida croit par tâche sporadique toujours en bordure extérieure de ces zones.
Merci et bonne lecture.
Rémi
Après avoir glaner quelques infos sur les zones à prospecter, il apparaissait qu' elle n'était pas trop rare au dessus de Saint André des Alpes.
Quelques heures de route plus tard et de marche...me voilà sur place.
Après plusieurs heures de recherche sur ce plateau vallonné pas la moindre trace de cette armoise. La fin de journée approchant, je dus quitter les lieux bredouille et brûler par le soleil. La recherche de plantes rares demande souvent des sacrifices et des fortunes diverses mais là ce n'était pas mon jour et je ne trouvais pas l'inspiration dans cet univers quasi désertique.
Je laissai de côté un moment mon obsession de découverte pour jouir des joies de la baignade. Mais le passionné de plante que je suis, repris vite le dessus et quelques jours plus tard j'y suis retourné avec un nouvelle tactique et surtout tôt le matin. aï ouil ouil mes coups de soleil

Très vite, je localisai une belle population d'une armoise dans une pelouse qui avait été fauchée mais pas la moindre hampe florale. C'était elle, j'en étais sûr et il ne restait plus qu'à la trouver en fleur.
Je pensais avoir fait le plus dur mais j'étais loin du compte. Après avoir prospecter méthodiquement autour de la première station, impossible d'en déceler une deuxième au bout de trois heures. Je commençai donc à me decourager. Ma tactique ne portait pas totalement ses fruits ou la plante était beaucoup plus rare que je ne l'avais imaginé. Pour ne pas perdre de vue l'objectif, je repartis dans une sorte de périgrination aléatoire sans me soucier si je la trouverai en fleur ou non.
L'essentiel était de la trouver et c'était chose faite mais ...
De périgrination en pérignination je me suis donc retrouvé tout en haut de ce massif sans même voir âme qui vive et pratiquement sans voir aucune fleur ouverte. Les pâturages étaient archi-tanés et recouverts d'excréments. Dans ces moment là, vous ne pouvez savoir tout ce qui peut vous passer par la tête... je hais les moutons surtout lorsqu'ils sont sur mon terrain de chasse. On se dit même qu'on ne trouve rien parce qu'ils ont tout mangé. J'ai dit "manger" ce qui me rappelle à la réalité que je ferais bien d'en faire autant. Me voilà donc assis au sommet dans le fumier de mouton, un sandwich à la main comtemplant ce paysage unique et grandiose.
La pause déjeuné fini, je me préparai à redescendre tout doucement et là c'est le déclic! Je ne sais encore pour quelle raison je me suis dirigé vers ce groupe de rochers (peut-être parce que j'avais encore une petite lueur d'espoir) et elle était à mes pieds

En partant un petit regard en arrière nostalgique
Et puis c'est la descente, j'avais à peine fait deux cent mètres que je trouvais une autre station puis une autre et ainsi de suite et sans chercher c'est çà le pire.

J'ai donc essayer de comprendre pouquoi je n'en avais pas vu plus tôt et de déterminer le biotope qui leur était favorable. En fait, elle pousse presque toujours dans des vallons ou de petites dépressions mais pas en leur centre ni en leur bord. L'endroit ne doit pas être trop humide ni trop sec (si j'ose m'exprimer ainsi vu le terrain). Sur la photo qui suit et qui clôturera ma ballade, on peut noter des zones plus vertes qui sont composées de brachypodium pinnatum. Artemisia insipida croit par tâche sporadique toujours en bordure extérieure de ces zones.
Merci et bonne lecture.
Rémi