Queyras 2022
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Queyras 2022
Dans le cadre général du réchauffement climatique, mon séjour dans le Queyras a été marqué par le contexte d'une année particulièrement chaude et sèche.
Malgré une arrivée dès la première quinzaine de juin, je n'ai pas eu l'occasion de chausser une seule fois les crampons, une première depuis plus de dix ans, même dans les versants nord de haute altitude. C'est à l'image du bilan de masse le plus catastrophique du Glacier Blanc dans les Écrins en vingt ans, qui a connu à la fois la plus faible accumulation hivernale, la plus forte fonte estivale et une perte sur l'année trois fois supérieure au record de 2003.
Résultat des paysages très gris sans la neige qui coiffe habituellement les sommets à cette période, et une floraison très en avance, de près d'un mois selon mon estime, une personne rencontrée ayant même parlé d'un mois et demi.
Après ce préambule, place aux photos avec des fleurs dont je vous laisse deviner les noms.
Voici tout d'abord le plus grand lac du Queyras vu de la tête de la Petite Part, avec en toile de fond le pic du Grand Rochebrune (au centre gauche) et le Mont Blanc (au centre, à droite de la Grande Casse):
Un vautour fauve désormais incontournable, et la face nord du pic du Grand Rochebrune rendue bien sombre par la quasi absence de neige (tout à gauche, le Mont Viso, et au pied droit la Font-Sancte):
Un joli groupe épanoui très précocement dès la mi-juin dans une pinède chaude:
1. Cephalanthera damasonium
Un couple se dorant au soleil:
Sur un site en mélézin de parcage de moutons, avant leur passage:
2. Stellaria media
Une espèce très rare en France, dont j'ai eu la chance de découvrir il y a quelques années, loin de tout sentier, la seconde station connue (l'autre étant également queyrassine):
3. Primula halleri
Pas forcément la photo la plus esthétique, mais symptomatique de la situation hydrique critique en ce début d'été. Le lac du Lauzon a beau être un lac temporaire, je ne l'avais jamais vu quasiment asséché dès la mi-juin, les Pulsatilla vernalis normalement abondantes au dessus de celui-ci étant déjà totalement fanées. Des connaissances locales m'ont également appris qu'il n'y avait pas eu d'eau dans les lacs de Furfande, ou que des sources étaient déjà taries.
Un cas d'albinisme:
4. Trifolium alpinum
Celle-ci pousse dans des graviers:
5. Silene vallesiana
Hors sentier dans un pierrier, je dois me détourner de la trajectoire optimale pour ne pas déranger (vous me direz qu'ils n'ont pas de prédateurs et que l'on pourrait presque s'approcher jusqu'à les caresser):
Une espèce assez abondante dans le nord est des Hautes-Alpes:
6. Salix breviserrata
L'élégant Bric Bouchet photographié depuis un massif de fleurs:
Une espèce à observer attentivement pour la distinguer de ses proches cousines:
7. Centaurea nervosa
Depuis la tête des Toillies, l'éperon nord du pic de la Farnéiréta offre un contraste frappant de roches vertes (ophiolites) et rouges (marbres?):
Une rencontre rare d'un gypaète barbu (si mon identification se confirme), qui ne serait que la seconde pour moi:
Cette espèce est une adepte des pierriers d'altitude tardivement enneigés:
8. Saxifraga biflora
Voici une espèce qui m'a demandé plusieurs années de recherches avant de parvenir à la découvrir:
9. Pedicularis foliosa
Cette espèce se retrouve généralement à proximité des lieux anthropisés:
10. Lathyrus heterophyllus
Une espèce élégante et lumineuse:
11. Linaria angustissima
Une espèce cantonnée à la marge frontalière avec l'Italie:
12. Rhodiola rosea
Une espèce glanduleuse très rare:
13. Saxifraga valdensis
Une espèce peu commune des Alpes internes:
14. Alyssum orophilum
Voici une espèce spontanée dans les Hautes-Alpes, utilisée ailleurs comme ornementale:
15. Lychnis flos-jovis
Un paysage représentatif de l'ambiance chaude et sèche de cette année, d'aspect très gris avec la faiblesse de l'enneigement, effet renforcé par la brume de chaleur souvent présente (massifs de Chambeyron et de la Font-Sancte):
Une espèce caractéristique de son milieu de pierrier calcaire:
16. Viola cenisia
Malgré une arrivée dès la première quinzaine de juin, je n'ai pas eu l'occasion de chausser une seule fois les crampons, une première depuis plus de dix ans, même dans les versants nord de haute altitude. C'est à l'image du bilan de masse le plus catastrophique du Glacier Blanc dans les Écrins en vingt ans, qui a connu à la fois la plus faible accumulation hivernale, la plus forte fonte estivale et une perte sur l'année trois fois supérieure au record de 2003.
Résultat des paysages très gris sans la neige qui coiffe habituellement les sommets à cette période, et une floraison très en avance, de près d'un mois selon mon estime, une personne rencontrée ayant même parlé d'un mois et demi.
Après ce préambule, place aux photos avec des fleurs dont je vous laisse deviner les noms.
Voici tout d'abord le plus grand lac du Queyras vu de la tête de la Petite Part, avec en toile de fond le pic du Grand Rochebrune (au centre gauche) et le Mont Blanc (au centre, à droite de la Grande Casse):
Un vautour fauve désormais incontournable, et la face nord du pic du Grand Rochebrune rendue bien sombre par la quasi absence de neige (tout à gauche, le Mont Viso, et au pied droit la Font-Sancte):
Un joli groupe épanoui très précocement dès la mi-juin dans une pinède chaude:
1. Cephalanthera damasonium
Un couple se dorant au soleil:
Sur un site en mélézin de parcage de moutons, avant leur passage:
2. Stellaria media
Une espèce très rare en France, dont j'ai eu la chance de découvrir il y a quelques années, loin de tout sentier, la seconde station connue (l'autre étant également queyrassine):
3. Primula halleri
Pas forcément la photo la plus esthétique, mais symptomatique de la situation hydrique critique en ce début d'été. Le lac du Lauzon a beau être un lac temporaire, je ne l'avais jamais vu quasiment asséché dès la mi-juin, les Pulsatilla vernalis normalement abondantes au dessus de celui-ci étant déjà totalement fanées. Des connaissances locales m'ont également appris qu'il n'y avait pas eu d'eau dans les lacs de Furfande, ou que des sources étaient déjà taries.
Un cas d'albinisme:
4. Trifolium alpinum
Celle-ci pousse dans des graviers:
5. Silene vallesiana
Hors sentier dans un pierrier, je dois me détourner de la trajectoire optimale pour ne pas déranger (vous me direz qu'ils n'ont pas de prédateurs et que l'on pourrait presque s'approcher jusqu'à les caresser):
Une espèce assez abondante dans le nord est des Hautes-Alpes:
6. Salix breviserrata
L'élégant Bric Bouchet photographié depuis un massif de fleurs:
Une espèce à observer attentivement pour la distinguer de ses proches cousines:
7. Centaurea nervosa
Depuis la tête des Toillies, l'éperon nord du pic de la Farnéiréta offre un contraste frappant de roches vertes (ophiolites) et rouges (marbres?):
Une rencontre rare d'un gypaète barbu (si mon identification se confirme), qui ne serait que la seconde pour moi:
Cette espèce est une adepte des pierriers d'altitude tardivement enneigés:
8. Saxifraga biflora
Voici une espèce qui m'a demandé plusieurs années de recherches avant de parvenir à la découvrir:
9. Pedicularis foliosa
Cette espèce se retrouve généralement à proximité des lieux anthropisés:
10. Lathyrus heterophyllus
Une espèce élégante et lumineuse:
11. Linaria angustissima
Une espèce cantonnée à la marge frontalière avec l'Italie:
12. Rhodiola rosea
Une espèce glanduleuse très rare:
13. Saxifraga valdensis
Une espèce peu commune des Alpes internes:
14. Alyssum orophilum
Voici une espèce spontanée dans les Hautes-Alpes, utilisée ailleurs comme ornementale:
15. Lychnis flos-jovis
Un paysage représentatif de l'ambiance chaude et sèche de cette année, d'aspect très gris avec la faiblesse de l'enneigement, effet renforcé par la brume de chaleur souvent présente (massifs de Chambeyron et de la Font-Sancte):
Une espèce caractéristique de son milieu de pierrier calcaire:
16. Viola cenisia
Modifié en dernier par Leontopodium le dim. 18 déc. 2022 08:15, modifié 6 fois.
- ludo
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Re: Queyras 2022
Superbe.
J'étais pas très loin cet été (en face, sous l'aiguille de Chambeyron mais c'était tard en saison et plus grand chose à voir en dehors des paysages !)
Tu as croisé des espèces que l'on ne retrouve qu'exceptionnellement plus au Sud (le silène, la saxifrage des pierriers d'altitudes qui n'a qu'une seule station connue dans le 06 et qui a du pas mal souffrir cette année !) ou au contraire qui y sont plus présentes (la saxifrage glanduleuse, l'orpin). On sent qu'on est dans la zone de transition entre l'influence alpine et plus méridionale.
Pour l'instant je laisse aux autres de nommer les espèces !
J'étais pas très loin cet été (en face, sous l'aiguille de Chambeyron mais c'était tard en saison et plus grand chose à voir en dehors des paysages !)
Tu as croisé des espèces que l'on ne retrouve qu'exceptionnellement plus au Sud (le silène, la saxifrage des pierriers d'altitudes qui n'a qu'une seule station connue dans le 06 et qui a du pas mal souffrir cette année !) ou au contraire qui y sont plus présentes (la saxifrage glanduleuse, l'orpin). On sent qu'on est dans la zone de transition entre l'influence alpine et plus méridionale.
Pour l'instant je laisse aux autres de nommer les espèces !
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Re: Queyras 2022
Une petite révision au mois de décembre ? Bon, ça va, je n'ai pas trop perdu !
Comme Luso, je laisse chercher les autres puisque je n'ai pas eu à chercher moi-même.
Il n'y a que la primevère que je ne connais pas.
J'aime beaucoup le trèfle alpin et c'est vrai qu'on le voit souvent sous sa forme blanche.
Je n'ai pas vu dans les photos ci-dessus la saxifrage granuleuse dont parle Luso ? Je vois plutôt, hormis la saxifrage à deux fleurs, la saxifrage fausse diapensie.
Est-ce que je me trompe ?
Comme Luso, je laisse chercher les autres puisque je n'ai pas eu à chercher moi-même.
Il n'y a que la primevère que je ne connais pas.
J'aime beaucoup le trèfle alpin et c'est vrai qu'on le voit souvent sous sa forme blanche.
Je n'ai pas vu dans les photos ci-dessus la saxifrage granuleuse dont parle Luso ? Je vois plutôt, hormis la saxifrage à deux fleurs, la saxifrage fausse diapensie.
Est-ce que je me trompe ?


- ludo
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Re: Queyras 2022
La glanduleuse c'est bien la fausse diapensie (un des critères pour la distinguer de caesia)
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Re: Queyras 2022
Toutes mes excuses Ludo, j'avais lu granuleuse au lieu de glanduleuse. En plus, j'ai écrit Luso au lieu de Ludo !
Je ne l'ai pas vu souvent celle-là (saxifraga diapensioides)). Deux fois en Maurienne : une fois vers le Col du Mont Cenis et une fois sous l'Iseran.
La caesia, un peu plus souvent, à différents endroits en Haute Tarentaise.
Et j'ai vu la vraie diapensie (qui n'est pas une saxifrage) au Groenland.
Je ne l'ai pas vu souvent celle-là (saxifraga diapensioides)). Deux fois en Maurienne : une fois vers le Col du Mont Cenis et une fois sous l'Iseran.
La caesia, un peu plus souvent, à différents endroits en Haute Tarentaise.
Et j'ai vu la vraie diapensie (qui n'est pas une saxifrage) au Groenland.


- Leontopodium
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Re: Queyras 2022
Je suis désolé pour la saxifrage, mais ce n'est ni la fausse diapensie, ni la bleuâtre.
Si elles sont bien présentes dans l'ouest calcaire du Queyras, celle-ci pousse près de la frontière sur schistes ou serpentine.

Si elles sont bien présentes dans l'ouest calcaire du Queyras, celle-ci pousse près de la frontière sur schistes ou serpentine.
Re: Queyras 2022
En effet merci pour cette révision.
Pour la Saxifrage, j'y vois Saxifraga valdensis.
Pour la Saxifrage, j'y vois Saxifraga valdensis.
Sébastien du Mans.
Re: Queyras 2022
En 3 Primula halleri
En 7 Centaurea nervosa
En 9 Pedicularis foliosa
En 16 Viola cenisia
Je ne soumet qu une partie de ce que j'ai trouvé, aux autres de proposer.
En 7 Centaurea nervosa
En 9 Pedicularis foliosa
En 16 Viola cenisia
Je ne soumet qu une partie de ce que j'ai trouvé, aux autres de proposer.
Sébastien du Mans.
Re: Queyras 2022
Eh bien ! Moi qui suis une fan des saxifrages, non seulement je n'ai jamais vu cette saxifrage vaudoise mais je n'en avais même jamais entendu parler !
Merci Leontopodium pour cette belle découverte. Voilà de quoi motiver pour aller faire un tour au fin fond du Queyras.
Merci Leontopodium pour cette belle découverte. Voilà de quoi motiver pour aller faire un tour au fin fond du Queyras.


- Leontopodium
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Re: Queyras 2022
Pour ma part, je ne l'ai que rarement vu en blanc, et surtout c'est une espèce particulièrement glissante quand on évolue hors sentiers.

Bravo!

C'est un sans faute pour le moment.
Comme quoi, la botanique c'est rarement simple, et on se laisse facilement tromper quand il existe des espèces très ressemblantes que l'on ne connaît pas (erreur que j'ai fréquemment commise à mes débuts, qui m'incite désormais à plus de prudence avant de conclure hâtivement).Etincelle a écrit : ↑dim. 11 déc. 2022 09:21 Eh bien ! Moi qui suis une fan des saxifrages, non seulement je n'ai jamais vu cette saxifrage vaudoise mais je n'en avais même jamais entendu parler !
Merci Leontopodium pour cette belle découverte. Voilà de quoi motiver pour aller faire un tour au fin fond du Queyras.
Quand au Queyras, c'est un joli secteur très bien fleuri à la bonne saison. Le secteur de Ristolas est particulièrement réputé en raison de son micro climat sous influence piémontaise, propice à la présence d'un certain nombre d'espèces endémiques rares.