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Pulsatilla et Hepatica : le retour ?

Posté : mer. 15 nov. 2017 15:24
par Karaba
2 études récentes vont peut-être encore faire bouger la taxinomie chez les anémones :
Lehtonen et al. (2016) Sensitive phylogenetics of Clematis and its position in Ranunculaceae. Botanical Journal of the Linnean Society, 2016, 182, 825–867
Jiang et al. (2017) Phylogenetic reassessment of tribe Anemoneae (Ranunculaceae): Nonmonophyly of Anemone s.l. revealed by plastid datasets. PLoS ONE 12(3): e0174792
Contexte : Depuis plus d'un siècle la nomenclature du genre Anémone bouge au grès des révisions et de la description de nouveaux genres, réarrangés en sous-genres, sections, sous-sections.... Les genres Pulsatilla et Hepatica ont tour à tour été reconnus en temps que tels ou comme simple sous-genre. Les études phylogénétiques apparues fin des années 90 semblaient avoir réglé la question. Hoot (2012) montrait que le genre Anemone était monophylétique (tous les taxons étaient tous les descendants d'un même ancêtre commun) et regroupait ainsi tous les genres plus ou moins proche des anémones sous le genre Anemone faisant disparaître ainsi nos bien connus Pulsatille et Hépatique.

Les 2 études citées initialement émettent un doute sur la monophylie du genre Anemone sensu-lato. En effet, les deux études montrent que le genre Clematis pourrait se nicher au sein du genre Anemone ! Cette conclusion avait déjà été évoquée par d'autres études (Pfosser et al. 2011 ou Cossard, 2016). Lehtonen et al. ont fait une étude combinant phylogénie moléculaire et phénotypique sur les clématites en étendant à des renonculaceae tandis que Jiang et al. n'ont fait qu'une étude moléculaire mais sur différentes parties du génome nucléaire et chloroplastique.
Lehtonen et al. avance l'hypothèse que ce résultat n'a pas été trouvé précédemment par le mauvais choix du groupe externe dans les études phylogénétiques des genres Anemone s.l. et Clematis : des Anemone étaient utilisés comme outgroups de Clematis et vice-versa empêchant finalement de raciner correctement les arbres.

Le branchement de Clematis au sein d'Anemone ne semble pas clair (Zhang et al, 2015 trouve qu'Anemone s.l. est monophylétique...) mais ces résultats suggèrent quand même que la monophylie d'Anemone n'est pas très solide et qu'un découpage en genre plus restreint serait justifié
Globalement, on aurait d'un côté un clade avec Hepatica (bien différencié) et un clade regroupant des sous-genres comme Omalocarpus (Anemone narcissiflora) Rivularidium (Anemone canadensis) ou keiskeana, d'un autre côté, on trouve Clematis (position à clarifier) avec un clade comprenant Pulsatilla (bien différencié), des anémones de l'hémisphère sud (Barneoudia, Knowltonia etc.), les anémones du groupe Rivularidium (encore mais cette fois A. rivularis) et Anemone sensu stricto.

Ces résultats ont déjà commencé a être exploité d'un point de vu taxinomique, Mosyakin (2016) remettant au gout du jour Pulsatilla et Hepatica bien sûr mais aussi Anemonastrum (pour narcissiflora et canadensis) et Knowltonia pour les espèces de l'hémisphère sud. A la Tison, je dirais que ce traitement ne me parait pas homogène et si les genres Pulsatilla et Hepatica sont ressuscités, il y aura d'autres découpages à venir... jusqu'à ce que cela se stabilise...

Re: Pulsatilla et Hepatica : le retour ?

Posté : mer. 15 nov. 2017 20:16
par ludo
On va finir par appeler les plantes avec un code numérique, ce sera finalement plus simple que de devoir s'y retrouver dans tous les changements de nomenclature :)

Re: Pulsatilla et Hepatica : le retour ?

Posté : jeu. 16 nov. 2017 07:45
par Ghislain
..ou revenir à une botanique plus Linnéenne ;-)